Tchou,tchou,Pao,pao!!!

Tchou
Tchou

Rien de tel que de coller au plus près du décor de ce stylo pour percuter sur la finesse d'une réalisation, qui sans celà aurait pu échapper à la médiocrité de nos organes des sens.

 

Au delà de ça, s'attaquer au bambou comme archétype c'est vraiment viser la belle pièce, le gros morceau, le trophée !

 

Pourtant qu'elle a l'air simple cette graminée : des tubes, des noeuds, des feuilles et des racines.

 

Comment expliquer la fascination qu'elle a su opérer sur l'esprit des penseurs et des artistes ?

 

En effet,image même de l'idée que nous nous faisons de la peinture chinoise, celle des léttrés, disons simplement, que si elle en est un thème récurrent, c'est qu'elle nécessite la maîtrise des huits traits du calligraphe, art majeur entre tous depuis les Song.

 

Peinture à l'encre : sumi-é, au Japon.

 

Vouloir rendre la totalité du paysage symbolique en quelques lignes reléve de la gageure et je ne m'y aventure pas, d'autres s'y sont perdus.

 

Disons plutôt : à chacun son bambou .

 

Ou encore : le bambou des "philosophes" et le bambou des artistes.

 

Ca tombe bien, ce sont souvent les mêmes !

 

Si nous partons du principe, qui veut que" chaque plante ait son esprit", alors commençons par dire que le bambou est Yang et que l'Est est son point cardinal, ce qui permet de poser notre démonstation et de reconnaître avec le poète Bo_Juyi, que les vertus symboliques du bambou sont la rectitude (son tronc est droit), donc honnête et intègre (vide),pur (ne pourrit pas) et résolu (il se dresse vers le ciel).

 

Souplesse et force.

 

A ce niveau de notre recherche, ce sont maintenant les artistes, qui reprennent la main en intégrant le bambou dans deux grandes classifications esthétiques répertoriées  et comprises immédiatement par tous:

 

_Les 4 gentilhommes (orchidées, prunus, chrysanthèmes,bambous).

 

_Les 3 amis, qui poussent en hiver (pin, bambou, prunus).

 

Quand on a dit ça , on peut dire que le discours est cadré et que l'on ne va pas battre la campagne vainement.

 

Toutes les autres interprétations relevant de l'anecdote, de la magie ou de la foi.

 

Maintenant, revenons à notre Namiki Yukari et à sa belle couleur verte et or.

 

Pourquoi ce choix, qui n'est pas nécessairement fonction d'une recherche d'un réalisme, totalement absent des préocupations de peinture chinoise?

 

Réfléchissons et procédons par ordre.

 

Posons l'or et gardons le vert puis sautons une case pour nous souvenir que le bambou reste toujours vert avec le pin et le cyptomére, ce qui en fait un symbôle de longévité et c'est bien ce message subliminal que le laqueur communique à son oeuvre.

 

En tant que puissance opérative du symbôle, on nous souhaite tout simplement de vivre longtemps, car à quoi servirait d'avoir des richesses, une descendance bien fournie et une belle femme, si on n'a pas le temps d'en profiter !

 

Donc ,comme le bambou qui explose, Pao,Pao!!! Acceptons la révélation de l'ici et maintenant .

 

Pas compliquée la pensée chinoise.

 

 

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