Song,l'image du pin de l'immortalité.

Pin et chidori
Pin et chidori

Puisque nous avons passé pas mal de temps sur le thème des chrysanthèmes, qui vous vous en souvenez sont une métaphore du temps, celui qui dure, comme l'immortalité, il m'a semblé pratique d'en profiter pour introduire le pin comme autre symbôle de l'immortalité, mais celle-là, clin d'oeil aux taoïstes et au boudhisme Chan, ne dure ...qu'un certain temps!

 

Pourquoi ?

 

C'est comme ça!

 

Dans le détail de cette allégorie il nous faut retenir que c'est l'image du pin, qui a été retenue au détriment d'autres images de signification similaires comme expression de la puissance vitale et donc de bon augure.

 

En Chine, comme au Japon, c'est la persistance de son feuillage, qui nous rappelle sa durabilité et son caractère incorruptible.

 

Mais c'est surtout , graine , aiguilles et résine, qui sont la nourriture des Immortels taoïstes et destinée à alléger leur souffle vital, ce qui leur permet, vous le savez bien de voler dans les airs.

 

 

Un esprit léger...

 

Mais le pin est aussi la force inébranlable développée par celui-qui ne redoute pas de se frotter aux épreuves des luttes difficiles de l'ordinaire comme de l'extraordinaire, celles-qui vous font douter de vous-même, comme de votre foi obscurcie par les phénomènes, les souffles lourds des guaïs fantomatiques, qui cherchent à dévaster votre esprit.

 

Comme sur ce décor de Yukari de Namiki, intitulé "Le pluvier", ou chidori, dont j'avais fait un premier commentaire l'année dernière, mais plus axé sur l'oiseau lui-même, dont le symbôle d'oiseau des tempêtes, compléte magnifiquement celui du pin.

 

Car à quoi donc servirait d'avoir du courage, de la constance et de l'abnégation, voire de l'acharnement dans la recherche du vrai, si on ne rencontrait pas les épreuves, qui les révélent , hein ?

 

Le pin, matsu ( ,matsu comme Matsuda), est donc un thème majeur de la peinture chinoise and Co, et nous aurons encore d'autres opportunités d'y revenir, vous vous en doutez.

 

Mais un post ne conservant sa vivacité et son attrait que s'il est court, j'arrête pour l'instant.

 

Profitons de cette escale pour porter notre attention sur un autres détail passionnant de ce décor précieux, presque monochrome d'or en togigashi, que l'on voit sur la base du stylo représentant des ondulations en forme de coquille St Jacques et qu'on ne retrouve sur aucun autre stylo de la marque.

 

C'est intéressant de le souligner, car cette technique est celle de Kanshichi Seïgaï destinée à représenter les vagues d'une façon géométrique , qui les transpose comme un archétype de la tempête, avec ces mouvements ondulatoires, que l'on peut intensifier en en modifiant la symétrie de manière à donner un sentiment de force plus ou moins grande des mouvements de la mer et des vagues.

 

C'est réussi, non ?

 

On dit que cette technique du laque ,dite Seigaiha, parfois réalisée en passant un peigne sur la surface roi-ro serait très délicate à realiser.

 

Pour ma part, si  je note encore ici une influence péeminente de la peinture chinoise, c'est dans la sensibilité et le soin de l'interprétation , que le Japon, nous produit une fois de plus la quintescence de la subtilité.

 

Vous avez dit souffles légers ?

 

 

 

Song
Song

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