Matsuda, le Hôghen de Namiki ?

Matsuda
Matsuda

Parler de Trésor Vivant à propos du laque sans évoquer le nom de Matsuda est un vrai péché.

 

Soucieux de la qualité de la préservation de mon âme, je remédie à cette lacune en ouvrant un nouveau post sur le quidam.

 

Mais peut-être ne connaissez-vous pas Matsuda ?

Matsuda Gonroku(1896_1986) tiens une place à part dans l'art du laque et son application à l'écriture, puisqu'il est réputé comme initateur de la technique sur mes objets de forme cylindrique que sont les stylos.

La pseudo-Bible de Stephen Overbury et Julia Hutt sur Namiki lui est dédiée :

"The art of japanese lacquer pens".

Ne vous précipitez pas pour l'acheter.

 

Tiré à 2000 exemplaires, il est épuisé depuis longtemps.

Je détiens le tirage 1606.

 

C'est un livre intéressant, mais à mon avis fort incomplet.

 

Cependant, pour en exploiter ce qu'il produit et pour rester dans le domaine des Trésors Nationaux du Japon , dont nous avons parlé avec le retrait de Nagahara le Vieux (qui n'en est pas un lui-même NDLR),il faut savoir qu'il existe une hierarchie en la matière.

 

Citons Louis Gonse dans son livre "L'art japonais" :

"Le titre de Hôghen était la distinction conférée par l'empereur à des gens exerçant des professions libérales qu'il voulait honorer.

 

Le titre de Hônin était de premier rang et ne s'accordait que rarement.

Parmi les artistes, les peintres seuls pouvaient prétendre à ces titres honorifiques.

Un titre de Hokio était réservé aux forgerons, laqueurs, sculpteurs, ciseleurs etc".

 

En 1974, il fût distingué dans l'ordre du Trésor Sacré comme impétrant de seconde classe, ce qui en fait un Hôghen.

Matsuda était un surdoué du maki-é.

A l'origine, il avait souhaité n'exercer son art que dans la restauration des pièces anciennes et non comme artiste, c'est à dire créateur fidèle à la tradition remontant aux Tokugawa.

Par un amusant concours de circonstances, il se vit amené à collaborer avec Namiki Ryosuke.

 

Il raconte quelque part, que lors de l'inauguration de l'atelier Namiki, le discours de reception du Boss fut tellement tonitruant que le jeune Matsuda n'avait qu'une envie en l'écoutant c'était de...foutre le camps !

 

Cepandant, il fût retenu par le désepoir même de Ryosuke, qui avait investi toutes ses économies dans l'affaire et qui pour bien faire comprendre au personnel qu'il s'agissait  d'une question de vie ou de mort prononça son discours de présentation de la firme...le jour de la mort du Bouddha !!!

 

Ce qui est le jour le plus malchanceux qui soit.

 

C'était clair :

chez Namiki, on ne réussirait que par le talent et le travail et que la chance ne jouerait aucun rôle.

Touché par le message le jeune Matsuda accepta le poste, alors qu'il était déjà un maitre connu.

 

Compassion, quand tu nous tiens ...

Cependant la collaboration fût de bréve durée, puisque , un an plus tard à peine, Matsuda donnait sa démission, tout en conservant malgré tout un titre de  conseiller.

 

Donc, on ne peut pas dire, comme le prétends le bouquin cité plus haut, que Matsuda ait éxerçé un rôle déterminant dans le destin de Namiki, si ce n'est au début.

 

On en reparle plus tard, ou demain.

 

A plus.

 

 

 

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