Connaissez-vous la merveilleuse histoire du blanc ?

Pilot Toki
Pilot Toki

 

 

Je ne cesse de vous le dire, l'art du laque est consubstantiel à la peinture.

 

Et d'ailleurs elle en constitue assurément un des aspects, même si elle a évoluée sous d'autres cieux que le notre.

 

Notre anthropomorphisme occidental nous porte bien entendu à croire, que nous sommes à l'origine de tout.

 

C'est presque vrai, mais pour ce qui relève de la peinture, force nous est de reconnaître, que bien avant l'Occident et Van Eyck (Grâce lui soit rendu...),l'Asie disposait depuis 3000 ans avant JC  d'un médium comparable à celui de la peinture à l'huile.

L'Urushi, ou sève de l'arbre à laque.

 

En effet,en Occident,  avant le génial flamand, la qualité de conservation d'abord et de brillance ensuite et entre autres, de la peinture en tant qu'iconographie monumentale dépendait globalement de 3 techniques :

 

La détrempe ou peinture à l'eau , qui séche par précipitation.

 

La peinture à la cire, connue depuis l'antiquité égyptienne.

 

La peinture (tempera)à l'oeuf, qui assure une assez bonne conservation lorsqu'elle est protégée par un vernis de surface.

 

Je résume au galop...

 

De l'utilisation de ce médium siccatif découle (encore la Loi des Causes et des Effets ) découle bien entendu la compatibilité des pigments utilisés.

 

Eh, oui, vous l'aviez oublié, mais s'intéresser à la peinture vous convie directement à réouvrir vos manuels de chimie (Hou, quelle poussière ! ).

 

Donc , si vous pratiquez la détrempe ou la fresque, comme Fra Angélico, vous devez connaître la chimie de l'interférence des pigments et des médiums, au point que votre toucher pictural et votre habileté à reproduire le réel ou le rêve vous sembleront secondaires comparées à la maîtrise des techniques.

 

C'est le moment de faire la liaison avec le laque...

 

Vous vous souvenez du cinabre, pigment rouge ?

Sulfure rouge de mercure répondez-vous en coeur !

Le noir ?

Noir de suie ou oxyde de fer !

Vert , jaune ?

Sulfure d'arsenic !

Ajoutez l'argent et l'or et c'est bon.

Bon ?

Pas si sûr.

Car il nous manque le blanc comme non-couleur et c'est là que tout se complique...

De tous temps, à l'Est comme à l'Ouest,le carbonate de plomb ou blanc de céruse lorsqu'il est associé à la craie (blanc de Meudon) 

a constitué le blanc par excellence en peinture (parfois confondu aussi avec la litharge ou oxyde de plomb , dont il constitue une des formes naturelles).

 

Remarquez, ce n'est pas difficile, à part la craie, il n'y en a pas d'autre !!!

 

A la différence de la craie , le carbonate de plomb possède un haut pouvoir couvrant, qualité inestimable en peinture.

 

Mais revenons à notre urushi, dont le principe actif ne nomme urushiol.

 

Lorsqu'on veut colorer cette matière, comme pour tout autre, voire plus haut, il faut choisir un pigment compatible.

 

Dans le cas de l'urushi, les pigments doivent être chimiquement neutres, donc pas question de blanc de Meudon, pour "faire du blanc ", car il est alcalin  .

 

Pourtant en Asie, particulièrement en Chine, on s'est longtemps acharné à utiliser le carbonate de plomb pour obtenir des pigments blancs, mais cette tentative était vouée à l'échec ( le blanc vire au gris foncé).

 

Alors, que faire ?

C'est ce que nous verrons au prochain épisode, mais vous avez déjà deviné la solution !

                                                                                         A demain.

 

Écrire commentaire

Commentaires: 0