Connaissez-vous le Yozakura ?

Bêtement absorbé par les soucis du quotidien ,j'avais oublié de vous prévenir que le front de la floraison des cerisiers au japon allait bientôt atteindre Hokaido ; si ce n'est pas déjà fait.

 

La fleur de cerisier emblème populaire du Japon.

 

Mais faux emblème, quand même, puisque la vraie fleur sacrée, le "Mon" de la famille impériale est le chrysanthème.

 

Comme vous le savez, en Asie, il existe une façon subtile, mais déterminée d'exprimer des préférences politiques à travers un symbolisme parfois anodin.

 

En apparence.

 

En effet, si la fleur de chrysanthème évoque l'Empereur, il faut quand même se rappeler qu'il existait quelque chose d'autre au Japon avant l'ère Meiji et ce quelque chose s'appelait le Bakufu ou "gouvernement de la tente", c'est à dire le pouvoir réel entre le mains du shogun ou "général vainqueur des barbares".

 

Un peu comme chez nous, lorsque l'on est parfois tenté de dater la création du monde en général et de la France en particulier à l'an de grâce 1789...

 

Oui,il existait quelque chose avant 1868 et c'était quand même un Japon mythique que j'aimais bien.

 

L'arc et le cheval, le sabre et le pinceau, le traité des cinq roues ...

Ca vous dit quelque chose ?

 

Hé bien la fleur de cerisier, sakura, en est quelque part la marque et le souvenir.

 

Participant à la même nostalgie d'un monde disparu accessible seulement en rêve, l'artiste dont nous présentons aujourd'hui le travail, cherche à nous donner les clés pour y accéder.

 

Yozakura.

 

Sur ce stylo Namiki de la série yukari on admire de belles inclusions d'haliotis, disposées en fleurs de cerisier à cinq pétales.

 

J'ai souvent entendu, à propos de ce stylo, ce genre de réflexion déprimante : "il me plaît bien votre yozakura, mais c'est vraiment trop féminin".

 

Comme s'il n'existait pas de virilité du féminin !

 

Lorsqu'on connaissait encore le language des fleurs en Occident, on ne doutait pas qu'elles évoquassent souvent des vertus guerrières.

 

Ainsi la fleur de lys, emblème du roi de France, image de la virilité masculine par excellence disait clairement que le roi était roi parcequ'il avait la plus grosse...

 

La rose des Lancastre etc.

 

Mais revenons au Japon.

Cette jolie fleur n'est rien d'autre que le signe de reconnaissance des Bushis, les guerriers parfois improprement nommés samurai.

 

Le cerisier fait partie de la famille des prunus, qui compte entre autres l'abricotier et le prunier, dont nous avons parlé ensemble dans un post précédent.

 

Leurs fleurs se ressemblent, mais celle du cerisier se distingue par une échancrure médiane caractéristique, qui fait qu'on ne peut la confondre avec aucune autre.

 

Cette déchirure est la marque du sabre. Le sabre, qui transperce son ennemi.

 

Fleur stérile destinée à ne porter aucun fruit elle symbolise, belle amie, le dévouement absolu du guerrier à son maître.

 

Le bushi n'a pas d'existence propre.

 

Comme une étoile filante dans la nuit, il n'est pas destiné à laisser de traces. Ce qui dénote soit dit en passant l'influence momentanée du zen sur la mentalité des guerriers de l'époque.

 

Lorsqu'on regarde attentivement le décor, on s'apperçoit aussi que les fleurs de cerisier semblent flotter sur un lit de sables d'or en nashiji. Il me semble que l'artiste a voulu ainsi nous indiquer qu'il s'agissait de fleurs de cerisier tombées sur les flots de la Sumida, qui coule à Edo, capitale du Nord et donc du Shogun.

 

Le choix de la nacre comme motif d'illustration renforce le propos, car la symbolique du nacre exprime le refus de l'égoisme.

 

Donc, si vous souhaitez être un vrai bushi, abandonnez votre ego !

 

Votre vie ne vous appartient pas.

 

 

 

 

 

Connaissez-vous le YOZAKURA ?

Bêtement absorbé par les soucis du quotidien ,j'avais oublié de vous prévenir que le front de la floraison des cerisiers au japon allait bientôt atteindre Hokaido ; si ce n'est pas déjà fait.

 

La fleur de cerisier emblème populaire du Japon.

 

Mais faux emblème, quand même, puisque la vraie fleur sacrée, le "Mon" de la famille impériale est le chrysanthème.

 

Comme vous le savez, en Asie, il existe une façon subtile, mais déterminée d'exprimer des préférences politiques à travers un symbolisme parfois anodin.

 

En apparence.

 

En effet, si la fleur de chrysanthème évoque l'Empereur, il faut quand même se rappeler qu'il existait quelque chose d'autre au Japon avant l'ère Meiji et ce quelque chose s'appelait le Bakufu ou "gouvernement de la tente", c'est à dire le pouvoir réel entre le mains du shogun ou "général vainqueur des barbares".

 

Un peu comme chez nous, lorsque l'on est parfois tenté de dater la création du monde en général et de la France en particulier à l'an de grâce 1789...

 

Oui,il existait quelque chose avant 1868 et c'était quand même un Japon mythique que j'aimais bien.

 

L'arc et le cheval, le sabre et le pinceau, le traité des cinq roues ...

Ca vous dit quelque chose ?

 

Hé bien la fleur de cerisier, sakura, en est quelque part la marque et le souvenir.

 

Participant à la même nostalgie d'un monde disparu accessible seulement en rêve, l'artiste dont nous présentons aujourd'hui le travail, cherche à nous donner les clés pour y accéder.

 

Yozakura.

 

Sur ce stylo Namiki de la série yukari on admire de belles inclusions d'haliotis, disposées en fleurs de cerisier à cinq pétales.

 

J'ai souvent entendu, à propos de ce stylo, ce genre de réflexion déprimante : "il me plaît bien votre yozakura, mais c'est vraiment trop féminin".

 

Comme s'il n'existait pas de virilité du féminin !

 

Lorsqu'on connaissait encore le language des fleurs en Occident, on ne doutait pas qu'elles évoquassent souvent des vertus guerrières.

 

Ainsi la fleur de lys, emblème du roi de France, image de la virilité masculine par excellence disait clairement que le roi était roi parcequ'il avait la plus grosse...

 

La rose des Lancastre etc.

 

Mais revenons au Japon.

Cette jolie fleur n'est rien d'autre que le signe de reconnaissance des Bushis, les guerriers parfois improprement nommés samurai.

 

Le cerisier fait partie de la famille des prunus, qui compte entre autres l'abricotier et le prunier, dont nous avons parlé ensemble dans un post précédent.

 

Leurs fleurs se ressemblent, mais celle du cerisier se distingue par une échancrure médiane caractéristique, qui fait qu'on ne peut la confondre avec aucune autre.

 

Cette déchirure est la marque du sabre. Le sabre, qui transperce son ennemi.

 

Fleur stérile destinée à ne porter aucun fruit elle symbolise, belle amie, le dévouement absolu du guerrier à son maître.

 

Le bushi n'a pas d'existence propre.

 

Comme une étoile filante dans la nuit, il n'est pas destiné à laisser de traces. Ce qui dénote soit dit en passant l'influence momentanée du zen sur la mentalité des guerriers de l'époque.

 

Lorsqu'on regarde attentivement le décor, on s'apperçoit aussi que les fleurs de cerisier semblent flotter sur un lit de sables d'or en nashiji. Il me semble que l'artiste a voulu ainsi nous indiquer qu'il s'agissait de fleurs de cerisier tombées sur les flots de la Sumida, qui coule à Edo, capitale du Nord  et donc du Shogun.

 

Le choix de la nacre comme motif d'illustration renforce le propos, car la symbolique du nacre exprime le refus de l'égoisme.

 

Donc, si vous souhaitez être un vrai bushi, abandonnez votre ego !

 

Votre vie ne vous appartient pas.

 

 

 

 

 

Yozakura
Yozakura
Yozakura
Yozakura

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